No Tolstói de S. Zweig - livro fascinante, mais retrato psicológico do que biografia - deparei-me com uma frase em que mencionava «as rugas e as runas» do grande escritor.
Mas o que são runas? Confesso que não sabia. Tinha apenas a ideia de algo ligado a pedras e aos celtas.
Aqui vão alguns dados interessantes retirados do wiktionary:
Étymologie
(XVIIe siècle) Du
vieux norrois rún (« rune »),
par divers intermédiaires, où ce mot signifiait « secret
murmuré » et « connaissance cachée ». Mais l'origine plus ancienne du mot rune demeure
incertaine.
L'hypothèse majoritaire est qu'il viendrait
du proto-celtique (puis du proto-germanique qui l'aurait importé tel quel) rūno- qui signifiait
« secret, mystère, incantation, savoir secret, magie ».
On retrouve des variantes de ce mot avec des sens proches dans la plupart des
langues celtiques et germaniques (dont : langues scandinaves) anciennes ou
plus récentes. Toutes convergent vers l'idée que les runes constituent un
système initiatique lié à la parole, d'où le composé gaulois comrunos, ou cobrunos « confident,
initié (dans le secret) »
Une autre hypothèse a également été
avancée : le mot pourrait venir d'une racine indo-européenne signifiant « creuser », en accord avec le fait que les
runes étaient gravées.
Nom commun
Singulier |
Pluriel |
rune |
|
Alphabet original des runes nordiques proto-germaniques,
ou « vieux futhark » à 24 lettres organisées en trois ættir (familles) de
8 runes.
rune \ʁyn\ féminin
1.
Caractère de l’ancienne écriture scandinave, ou
même proto-germanique.
N.B. :
- L'écriture runique est le plus ancien système connu d'écriture des langues
germaniques orientales et septentrionales. Les
plus anciennes inscriptions datent du IIe siècle ap. J.-C. (mais certaines
pourraient dater de la première moitié du Ier siècle).
- Elle est globalement déchiffrée et lue, mais certaines inscriptions
— probablement codées ou lacunaires — posent encore des problèmes de
déchiffrement.
- Cela d'autant plus qu'elle a d'abord servi à retranscrire une langue
aujourd'hui disparue (et reconstruite : le proto-germanique), qu'elle a
servi ensuite à transcrire plusieurs langues parentes mais différentes.
- De fait il existe plusieurs types et formes de runes, avec des variantes
régionales, et qui ont évolué dans l'histoire, même si leur parenté est avérée
et évidente : il existe ainsi des « runes proto-germaniques puis
germaniques » ou vieux fuþark à
vingt-quatre signes, des « runes cryptiques »
(dont des « runes de substitution », et d'autres « runes à
crochets », dites aussi hahalrunar « runes-chaudron »),
et des « runes scandinaves » (ou fuþark à 16 signes,
dont une « variante de Rök » : kortkvistrunar « runes
à branches courtes »), et même une variante « sans
brindilles ».
- À chacun des caractères de cet alphabet étaient associées et attribuées
certaines vertus magiques.
§ Tu n'ignores pas la vertu des runes
Ni le pouvoir des signes tracés sur les lames — (Anatole France, Le Mannequin d'osier, 1897, p. 86)
§ il entend la parole étrange,
le dire, les chants chamarrés,
les runes mieux chantées, parées
dans les prés de Väinölä,
les landes du Kalevala. — (Elias Lönnrot, Le Kalevala, Chant 3 —
Traduction de Gabriel Rebourcet)
§ Les runes n'ont point
seulement une valeur graphique : comme les surates du Koran ou comme le carmen, elles ont un pouvoir mystérieux. Tout
cède à l'influence de leur vertu magique : elles dissipent l'orage,
domptent les flammes, guérissent les maladies, raniment les morts..., et miracle
plus grand, inspirent une tendresse nouvelle au cœur qui ne voulait plus
aimer. — (Louis Énault, La Norvège, 1857)
§ De nombreuses inscriptions, difficiles à déchiffrer, se prêtent d'ailleurs
à une interprétation relevant d'un usage magique des runes.
Certaines laissent entrevoir une caste de prêtres-magiciens, capables de
conférer un pouvoir magique aux objets par le simple fait d'y graver leur nom.
Ces maîtres des runes se désignent quelques fois sous le nom d'erilaR, terme
dont la signification demeure incertaine, parfois rapproché du nom d'un peuple,
les Hérules, parfois apparenté au titre scandinave jarl, mais interprété comme
désignant un magicien, un prêtre, ou les deux à la fois. Les runologues
contemporains mettent toutefois en garde contre la tentation d'attribuer une
signification magique à toute inscription obscure, soulignant que la valeur
magique des runes n'est attestée que de façon marginale, même si les runes
peuvent, comme tout système d'écriture, être utilisées pour écrire des formules
magiques. Les inscriptions indéchiffrables peuvent tout aussi bien être
attribuées à des artisans insuffisamment lettrés. — (Frédéric Vincent, « Runes et inscriptions
runiques », Fafnir – L'encyclopédie de la Scandinavie médiévale,
2018, § 5).
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